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    Au pastel, on ne prépare pas les teintes à l’avance sur une palette. Pour créer un vert à partir de jaune et de bleu, par exemple, vous devrez fondre les deux couleurs primaires ensemble, directement sur votre œuvre.

    • La fusion des couleurs se réalise le plus souvent au doigt. L’estompe est réservée aux petites surfaces.
    • En variant le dosage des deux teintes, vous pourrez, de la même façon, réaliser de subtils dégradés.
     

    1. Fondre deux couleurs

    • Étendez la première teinte en aplat ou en traçant des hachures larges et pas trop appuyées.
    • Superposez ensuite la seconde couleur de la même façon.

     

    • Travaillez au doigt, par mouvements circulaires : les pigments se mêlent pour composer une teinte intermédiaire.

     

    Pour optimiser vos chances d'obtenir la nuance désirée, faîtes d'abord un test : exercez-vous sur un papier annexe de même couleur et à grain identique.

     

    2. Réaliser un dégradé bicolore

    • Appliquez la première couche de couleur en traçant des hachures de gauche à droite. Accentuez progressivement la densité du pastel, par exemple en rapprochant les hachures.
    • Étendez la seconde couleur dans la direction opposée : déposez le minimum de pigments là où la première teinte est la plus forte.
    • Fusionnez les deux couleurs du bout des doigts en travaillant toujours dans le même sens : ne revenez jamais en arrière ! Le résultat dépend du sens dans lequel vous fondez les couleurs. Du clair vers le foncé : vous obtenez un dégradé plus lumineux ; du foncé vers le clair : la tonalité générale s’assombrit.

     

     Bien sûr, il est possible de ne dégrader qu’une seule couleur. Il vous suffit d’augmenter votre pression sur le bâtonnet au fur et à mesure de votre progression sur la feuille, de gauche à droite.
    Vous pouvez aussi effectuer l’opération inverse : commencer en appuyant fortement sur le bâtonnet et alléger petit à petit la pression.   

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    Au doigt, au chiffon ou encore à l’estompe, au pastel, l’estompage des couleurs est incontournable ! Votre œuvre gagnera en subtilité, entre force et finesse.

    En mélangeant et en estompant les couleurs, vous pourrez :
    • Déplacer, de la paume de la main, de larges masses de pigments.
    • Homogénéiser, au doigt, la démarcation entre deux teintes.
    • Adoucir, au chiffon, une nuance trop soutenue,
    • Flouter, au pinceau, les pigments de surface sans altérer les couches précédentes.
    • Travailler subtilement à l’estompe une zone très réduite.
     

    1. Mélanger et estomper le pastel sec à la main

    A. Utilisez la pulpe des doigts pour mélanger, estomper et fondre les couleurs. Elle autorise un travail précis sur des zones réduites.

    B. Le pouce permet des mouvements circulaires plus amples.

    C. La tranche de la main, côté auriculaire, favorise les mélanges rapides sur de grandes surfaces.

    D. Utilisez la tranche de la main, côté pouce pour balayer en éventail ou travailler de grandes surfaces horizontales.

    E. Estompez en rond avec les deux parties saillantes de la paume situées près du poignet.

    À retenir : l’humidité et la légère pellicule graisseuse recouvrant la main contribuent à fixer naturellement le pastel sur le papier.

     

    2. Mélanger les pastels à l’huile


    Trois méthodes sont possibles :

    • Une fois les couleurs posées sur le papier, faites-les fondre en passant, sur la surface concernée, un chiffon imbibé de white spirit. Travaillez ensuite le mélange de couleurs diluées au pinceau.
    • Fondez les couleurs au doigt pour flouter les contours.
    • Utilisez vos ongles pour rétablir des séparations nettes.

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    Ses couleurs éclatantes ont fait sa renommée. Tendre et doux ou, à l’inverse, dense et doté d’un fort caractère, le pastel se prête à toutes les compositions. Tout dépend du dosage des teintes et des techniques employées.

     

    1. Dessin ou peinture ?

    Sec ou dilué, brut ou nuancé à l’infini grâce à l’estompage, l’art du pastel est souvent considéré comme une technique de dessin, voire de peinture. C’est particulièrement vrai pour le pastel à l’huile, dont le rendu approche celui de la peinture.

    • À l’inverse, les crayons et les pastels secs carrés (nommés également pastels secs « durs ») se prêtent aux tracés graphiques et à la réalisation d’œuvres dessinées.

    • Très riche en pigments, le pastel sec tendre expose ses couleurs éclatantes à la fois à grands traits et en larges aplats.

     

    2. Superposition des couleurs

    Le pastel s’exprime par superpositions de couches. Les mélanges de couleurs ne sont jamais préparés à l’avance et se travaillent à la surface, sur le papier. La teinte de celui-ci est donc fondamentale. Elle se mêle visuellement à la première couleur appliquée pour générer une nuance intermédiaire avec d’autant plus de force que le papier présente un grain épais : le pastel se dépose en effet prioritairement sur les reliefs.

     

    Deux méthodes pour mélanger vos couleurs :

    • Physiquement, en mêlant les pigments.

    • Optiquement, en posant une couleur sur une autre sans estomper. Enregistrant la juxtaposition de teintes différentes, l’œil restitue la nuance intermédiaire.

     

    3. Sec ou dilué ?

     


    Les pastels secs sont solubles dans l’eau. Réduits en poudre et additionnés d’eau, ils peuvent être appliqués au pinceau, en lavis.
    Vous pouvez aussi adoucir un tracé, renforcer ou homogénéiser un détail en le retravaillant au pinceau humide.

     

     

    4. Les empâtements

    Multiplier les couches épaisses de pastel sec est hasardeux, car le papier sature facilement et risque de refuser tout nouvel ajout de matière.

    À l’inverse, de par sa nature grasse, le pastel à l’huile s’emploie fréquemment en empâtements, sans risque de saturation.

     

    5. Quel tracé pour quels effets ?

    • Les pastels secs (tendres ou carrés)

    Ils s’utilisent de trois manières :


    - Le côté du bâtonnet (A), frotté par gestes horizontaux, pour étendre des aplats et couvrir rapidement de larges zones : préférez un morceau d’un à deux centimètres à un bâtonnet entier, difficile à appliquer uniformément.

    - La pointe (B) ou l’arête (C), pour dessiner avec précision.

    - L’extrémité plate (D) (positionnez le bâtonnet verticalement, perpendiculairement au papier), pour obtenir des tracés épais et très doux.

     

    À retenir : la force du trait varie selon la pression que vous exercez sur le bâtonnet et le grain du papier. Souple et régulier sur une surface lisse, il sera haché et heurté sur un support rugueux.

     

    La diagonale du pastelliste

    À moins de rechercher un effet spécifique, il est préférable de manier vos bâtonnets en diagonale. Même si vous posez des aplats ou que vos tracés sont destinés à être estompés, essayez de toujours travailler en oblique et de haut en bas.

     

    • Les pastels à l’huile

    Ils peuvent s’utiliser de deux manières :


    - Comme des crayons : vous étendez ou fondez ensuite vos tracés avec le doigt ou un pinceau imbibé de white spirit.

    - Comme de la peinture : vous prélevez la couleur sur l’extrémité du bâtonnet à l’aide d’un pinceau humidifié (au white spirit), et l’appliquez sur le support.


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  • Du croquis rapide jusqu'à l'œuvre raffinée, travaillée dans les moindres détails, le pastel vous autorise toutes les interprétations. À condition de procéder par ordre.

     

    1. Bien débuter : une spontanéité calculée

    • Même si l'inspiration naît souvent d'une idée lumineuse, vous gagnerez à consacrer quelques minutes à imaginer votre future œuvre. Cela vous permettra notamment de bien choisir votre papier : texture, couleur, valeur ajoutée potentielle d'un fond personnalisé, etc.

    • Esquissez ensuite au moins les grandes masses au fusain léger ou au pastel carré (également nommé pastel sec « dur »), sans oublier les ombres portées des éléments qui composent le sujet.

     

    2. Des plages colorées aux plus fins détails

    • Pastels 1

      Commencez par colorer légèrement les formes principales avec l'arête d'un pastel carré. Vous aurez ainsi une idée générale de l'équilibre des masses et des tonalités.

    • Appliquez ensuite plus généreusement la couleur au pastel tendre (la couleur sera plus dense).

    • Fondez et estompez progressivement vos couleurs, superposez les couches pour densifier les teintes.

    • Introduisez les éléments secondaires, d'éventuels premiers plans.

    • Travaillez les volumes des différents sujets, ajoutez les détails.

    • Finalisez votre œuvre en accentuant les contrastes, par des touches de pastel sombre ou blanc.

     

    Organiser la pose des couleurs

    Efforcez-vous, au moins au début, de maintenir chaque zone de votre travail au même degré d'avancement. Sans doute aurez-vous l'impression de manipuler énormément de pastels et de rester dans le flou, mais vous composerez à coup sûr une œuvre cohérente.

    Dans le cas des pastels à l'huile

    • Travaillez par superpositions de couleurs en couches épaisses, après une esquisse réalisée à grands traits obliques. Contrairement au pastel sec, vous ne risquez pas la saturation.

    • Habituez-vous à définir les grandes masses avant d'ajouter les détails.

     

    3. Ombres et rehauts : comment donner la vie ?

    Pastels 2

    De même que le plus beau des paysages peut paraître fade un jour de pluie, ce sont les ombres et les touches de lumière (appelées « rehauts ») qui animeront le mieux votre œuvre et accentueront les volumes de vos sujets.

    • L'ombrage se réalise avec des teintes sombres, éventuellement au fusain. Il a deux vocations : « poser » un sujet en dessinant une ombre portée à l'opposé de la source supposée de lumière ; et modeler les reliefs en conséquence.

    • Les rehauts sont généralement des touches de pastel blanc : appliqués légèrement ou fermement, ils se teintent au contact des couleurs déjà présentes pour créer une luminosité harmonieuse. Afin d'éviter toute contamination par d'autres pigments, appliquez les rehauts en dernier.

     

    Travailler les reliefs

    À l'occasion d'une balade au grand air, observez l'influence du soleil sur les couleurs et les reliefs du paysage. Plissez les yeux pour bien différencier la luminosité des parties éclairées et l'aspect plus terne des zones situées à l'ombre. Exercez-vous à la maison en plaçant un objet ou un fruit sur une table et en disposant une lampe allumée d'un côté :

    • Dessinez sommairement le sujet, posez un aplat de couleur uniforme.

    • Reproduisez l'ombre portée telle que vous la voyez.

    • Hachurez en blanc la face éclairée, et en noir celle située à l'opposé de la source lumineuse. En quelques traits, le volume s'impose !

     

    Amusez-vous !


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