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Par Sissou 31 le 20 Janvier 2012 à 18:42
Le Pointillisme ou Divisionnisme ou Néo-Impressionnisme (à partir de 1885)
Peintres Pointillistes :
Albert Dubois-Pillet, Camille Pissarro, Charles Angrand, Dario De Regoyos, Georges Lemmen, Georges Seurat, Henri-Edmond Cross, Léo Gausson, Louis Hayet, Lucien Pissarro, Maximilien Luce, Paul Signac, Théo Van Rysselberghe, Vincent Van Gogh, William Finch, …
Le pointillisme (ou néo-impressionnisme ou divisionnisme) est un courant artistique issu du mouvement impressionniste qui consiste à peindre par juxtaposition de petites touches de peinture de couleurs primaires (rouge, bleu et jaune) et de couleurs complémentaires (orange, violet, vert). On perçoit néanmoins des couleurs secondaires, par le mélange optique des six différents tons. Cette technique est née en France à la fin du XIXème siècle, notamment sous l'impulsion de Georges Seurat (1859-1891) puis de Paul Signac (1863 - 1935).
Georges Seurat,
Les poseuses, 1886-1888
Paul Signac,
Avant du tub, 1888
À la fin du XIXème siècle, le groupe des impressionnistes voit ses œuvres régulièrement refusées au Salon Officiel et à partir de 1874, ils organisent leurs propres expositions. Le jeune artiste Georges Seurat admire leur technique picturale qui consiste à traduire l'espace et la lumière par la juxtaposition de "petites touches". Il a lu les études sur la lumière des physiciens et de son ami Charles Henry (directeur du laboratoire de physiologie des sensations à l'Ecole pratique des hautes études, commentateur de Léonard de Vinci et de Léon Battista Alberti). Ainsi, en 1890, après une longue et complexe élaboration, il écrit en tête d'un mémorandum "La pureté de l'élément spectral étant la clef de voûte de ma technique.... ". Il a enfin théorisé sa technique.
Georges Seurat,
Une baignade à Asnières, 1884
Georges Seurat,
Un dimanche après-midi à l'ile de la grande jatte, 1885
En 1883, Georges Seurat commence l'étude pour sa première grande composition (201 × 300 cm) qui s'intitule "Une baignade à Asnières". Pour cette étude, il réalise une série de "croquetons" et de dessins (réalisé sur les rives de le Seine). Dans un second temps, dans son atelier, il "décompose" les couleurs de son modèle pour peindre avec ses petits points de couleurs primaires et complémentaires. En 1884, il l'expose à la buvette du Salon des artistes indépendants : le tableau déconcerte mais il retient l'attention de certains jeunes artistes.Durant l'été de cette même année, il entreprend la réalisation d'une de ses peintures les plus connues : "Un dimanche après-midi à l'Ile de la Grande Jatte". Pour ce tableau, il réalisa 38 croquis à l'huile et 23 dessins préparatoires. Il exposa cette toile en mai 1886, lors de la huitième et dernière exposition impressionniste. Ce tableau peut être considéré comme l'oeuvre fondatrice du Divisionnisme.
Georges Seurat,
La seine à Courbevoie, 1885
Georges Seurat,
Le cirque, 1891
Georges Seurat ,
La parade, 1889
Georges Seurat,
Tour Eiffel, 1889
Replacé dans ce contexte historique effervescent, le Divisionisme de Seurat apparaît au départ davantage comme un prolongement de l'impressionnisme, une variante picturale, ce que Pissarro devait appeler "un impressionnisme scientifique". La technique change, mais les thèmes demeurent ceux des impressionnistes.
Georges Seurat, dont l'oeuvre artistique personnelle est considérable, devait décéder d'une diphtérie en 1891, à l'âge de seulement 32 ans.
Paul Signac rebaptisera le Divisionnisme en "Pointillisme", mais dès 1886, l'écrivain et critique d'art Félix Fénéon, qui sera son plus ardent défensuer, lui donne le nom de "Néo-Impressionnisme"
Paul Signac,
Femme se coiffant, 1892
Paul Signac,
La calanque, 1906
Paul Signac,
L'arc en ciel (Venise), 1905
Paul Signac,
Les Andelys la berge, 1886
Paul Signac,
Palais des Papes Avignon, 1900
Albert Dubois-Pillet,
La Marne à l'aube, 1888
Albert Dubois-Pillet,
La Seine et les collines à Canteleu, 1887
Albert Dubois-Pillet,
Paysage de l'hiver, 1889
Camille Pissarro,
Jeune fille à la baguette ou la bergère, 1880
Camille Pissarro,
Jeune paysanne à sa toilette, 1888
Camille Pissarro,
Le pont Corneille à Rouen, effet du matin, 1896
Camille Pissarro,
Quais à Rouen, 1883
Camille Pissarro allait, dès le début, être séduit par le divisionnisme de Seurat, et peindre de 1886 à 1891 à la manière pointilliste, sous une forme personnelle faite de petits traits plutôt que des points, avant de revenir à une facture plus impressionniste, estimant se trouver enfermé dans une peinture trop impersonnelle.
Charles Angrand,
Couple dans la rue, 1887
Charles Angrand,
La seine à Courbevoie, 1888
Darío De Regoyos,
La Concha nocturno, 1906
Dario De Regoyos,
Les filets, 1893
Henri-Edmond Cross,
Canale Ponte Lungo, 1903-1905
Henri-Edmond Cross,
La sieste au bord de la mer, 1903
Léo Gausson,
Le pont des arts, 1890
Léo Gausson,
Maison sur le bord de la rivière, 1885-1890
Louis Hayet,
Bord de l'Oise, 1888
Louis Hayet,
Nature morte, 1900-1920
Lucien Pissarro,
Les crocus, 1891
Lucien Pissarro,
Portrait de Jeanne, 1889
Maximilien Luce,
Quai de l'école, 1889
Maximilien Luce,
La gare de l'est sous la neige, 1917
Maximilien Luce,
Matin, 1890
Maximilien Luce,
Portrait de Henri Edmond Cross, 1898
Vincent Van Gogh, à son arrivée à Paris en 1886, s'intéressera aussi aux théories de Georges Seurat et signera plusieurs oeuvres au caractère pointilliste.
Vincent Van Gogh,
Intérieur d'un restaurant à Paris, 1887
Vincent Van Gogh,
Autoportrait au chapeau de feutre, 1887-1888
À partir de 1892, Paul Signac, amateur de voile, se rend régulièrement à Saint-Tropez. Sa touche devient alors intuitive et s’agrandit jusqu’à devenir très large, jouant sur le contraste des couleurs pour porter l’intensité lumineuse à son paroxysme.
Paul Signac,
La bouée rouge, 1895
Paul Signac,
Voiles et pins, 1896
À partir de 1895, Paul Signac "illumine" le néo-impressionnisme avec ses œuvres aux couleurs éclatantes et lumineuses, qui influenceront plus tard les fauves et les expressionnistes, quand celles de Seurat, plus rationnelles, retiendront davantage l’attention des peintres cubistes de par leur clarté scientifique de conception. Le Néo-impressionnisme n’aura constitué, en tant que mouvement, qu’une période transitoire de l’histoire de la peinture, mais son influence est essentielle pour l’évolution de l’art.
Seul un nombre très restreint d’artistes, comme Paul Signac ou Cross, resteront fidèles au divisionnisme, alors que pour beaucoup d’autres, comme Matisse, Derain, Braque, il constituera une étape vers autre chose.
Paul Signac,
St Tropez, L'orage, 1895
Henri- Edmond Cross,
L'air du soir, 1893-1894
Henri Matisse,
Luxe, calme et volupté, 1904-1905
Maximilien Luce,
Bain de femmes à Saint Tropez, 1904
Ainsi en 1905, Henri Matisse, après avoir rencontré Signac à Saint-Tropez et Cross au Lavandou, compose "Luxe, calme et volupté", œuvre dans laquelle leur influence est manifeste, autant dans la composition que dans la technique picturale divisionniste.
C’est le début du fauvisme, la division monotone et régulière des touches de couleurs des néo-impressionnistes va désormais s’étendre à de multiples autres formes, les couleurs vont prendre le dessus sur le souci de représentation.
Théo Van Rysselberghe,
Bateaux dans l'estuaire, 1892-1893
Théo Van Rysselberghe,
Paul Signac à la barre de son bateau, 1897
Théo Van Rysselberghe,
La lecture par Emile Verhaeren, 1903
Théo Van Rysselberghe,
L'entrée du port de Volendam, 1903
Théo Van Rysselberghe,
Madame Van Rysselberghe et sa fille Elisabeth, 1899
William Finch,
Petite route de campagne par la mer du nord, 1888
Georges Lemmen,
Plage à Heist, 1891
Henri- Edmond Cross,
L'épave, 1899
Les peintres du néo-impressionnisme exposeront régulièrement au Salon des Indépendants. Ce salon se tint pour la première fois en 1884 à l’initiative de quelque 400 artistes mécontents du Salon Officiel, ouvrant ses portes à tous les artistes, sans aucun jury.
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