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Par Sissou 31 le 3 Mars 2012 à 13:37
Le Nabi (de 1888 à 1900)
Peintres Nabis :
Aristide Maillol, Charles Filiger, Edouard Vuillard, Felix Valloton, Georges Lacombe, Henri Gabriel Ibels, Jan Verkade, Jozsef Rippl-Ronai, Ker Xavier Roussel, Louis Anquetin, Maurice Denis, Mogens Ballin, Paul-Elie Ranson, Paul Sérurier, Pierre Bonnard, René Piot, Suzanne Valadon, ...
Le mouvement nabi est un mouvement artistique postimpressionniste d'avant-garde, né à la fin du XIXème siècle en réaction contre la peinture académique, et qui perdurera jusqu'au début du XXème siècle.
Les nabis se caractérisent par l'utilisation de grands aplats de couleurs "sorties du tube", sans mélange. La perspective est absente ou fausse, et la ligne d'horizon des paysages est haute. On trouve également dans leur peinture un attrait pour le symbolisme et des influences de l'école de Pont-Aven. La lumière est prédominante dans les tableaux des nabis, préfigurant la lumière spirituelle.
C'est vers 1888 que le terme de nabi ou nebiim (qui veut dire "intellectuel" en hébreu, et traduit par "prophète" par l'Occident), fut proposé par Auguste Cazalis comme nom à ce cercle de jeunes peintres fondé par Paul Sérusier.
Ce cercle est né d'une controverse autour d'une peinture "Le Talisman" de Paul Sérusier, réalisée sous l'influence de Paul Gauguin, qu'il avait rencontré à Pont-Aven (en Bretagne) durant l'été 1888. Paul Gauguin affirma à Paul Sérurier que la décomposition et la division des couleurs faites à la manière des impressionnistes, ne permettaient pas de rendre justice à la personnalité de l'artiste et à la variation des formes de la nature. Il l'encouragea donc à se débarrasser de la contrainte imitative de la peinture, à user de couleurs pures et vives, à ne pas hésiter à exagérer ses visions, et à donner à ses peintures sa propre logique décorative et symbolique.
Paul Sérusier,
Le Talisman, 1888
Paul Sérurier,
Ferme au Pouldu, 1890
Paul Sérurier, Gauguin,
petit berger breton, 1888
Paul Sérurier,
Les laveuses à la Laïata, 1892
Lorsqu'il revint à Paris, le tableau fit naître des débats enflammés avec les autres étudiants de l'Académie Julian sur le rôle sacré de l'art et de la peinture. C'est alors qu'avec des proches partageant ses idées, il crée le mouvement nabi.
Les nabis ont de grandes ambitions intellectuelles et spirituelles. Ils représentent un moment important où l'art français s'ouvre sur une grande créativité. Ils s'attachent dans leur pratique à retrouver le caractère "sacré" de la peinture et à provoquer un nouvel élan spirituel au moyen de l'art.
En tant qu'artistes, ils entendent également redonner ses lettres de noblesse à l'artisanat. Ne se limitant pas strictement à la peinture, ils s'intéressent à toutes les formes de décoration et d'expression : tapisseries, vitraux, tissus et papiers peints, décors de théâtre, illustrations de livres, affiches.
Si les nabis sont subjugués par la personnalité et l'œuvre de Paul Gauguin, ils se sont également intéressés, comme les artistes et musiciens de leur époque (Satie, Debussy) à l'orientalisme et plus particulièrement au japonisme, qui inspira le surnom de Bonnard.
Le mouvement ne dure que quelques années puisque les nabis se dispersent vers 1900. Toutefois, au tournant du siècle, les nabis font la transition et annoncent, ou préfigurent, les recherches contemporaines de l'Art nouveau.
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