•  

    Facilitez-vous l’aquarelle, peignez en toute sérénité ! Avant de vous lancer, veillez à préparer votre matériel et le plan de travail. Car un peu d’organisation = beaucoup de progrès !

     

    Le papier :

    Première étape : le papier aquarelle doit être tendu pour éviter qu’il ne gondole en séchant.

     

    Sur une planche en bois, en carton ou en contreplaqué :

    • Munissez-vous d’un support légèrement plus grand que votre feuille de papier.

    • Mouillez les deux faces de la feuille avec une éponge, puis placez-la sur le support.

    • Appliquez quatre bandes de papier gommé (ou papier kraft) au préalablement humidifiées sur chacun des côtés de la feuille afin de la fixer au support.

    • Essuyez les bandes avec une éponge en appuyant fermement.


    À retenir : le ruban adhésif peut remplacer le papier gommé !

     

    Sur un châssis :

    Après avoir humidifié la feuille, fixez-la au châssis en repliant chacun des coins autour des baguettes de celui-ci.

    Agrafez le papier à l’arrière du châssis en veillant à former des angles bien nets.

     

    À retenir : vous pouvez aussi utiliser des punaises pour fixer le papier au châssis.

     

    Le bloc collé quatre côtés :

    Pour éviter d’avoir à tendre le papier, optez pour un bloc de papier à aquarelle collé quatre côtés. Les feuilles, encollées les unes aux autres, sont ainsi maintenues parfaitement tendues. Une fois votre peinture sèche, vous n’avez plus qu’à détacher délicatement la feuille du bloc !

     

    Les couleurs :

    Face à la diversité des couleurs à votre disposition, soyez méthodique : inutile d’encombrer votre plan de travail !

    • Commencez par observer votre modèle et déterminez les principales couleurs dont vous aurez besoin.

    • Organisez-les dans la palette : il s’agit d’une étape très personnelle, chacun ayant ses habitudes. Si vous débutez, vous pouvez disposer vos couleurs des plus chaudes (rouge, jaune) aux plus froides (bleu). Pensez également à doubler celles que vous allez le plus utiliser. Une seconde palette peut être indiquée pour éviter les mélanges de couleur indésirables.

    • Pensez aux feuilles de brouillon du même papier que celui que vous allez utiliser : elles sont utiles pour jauger le degré de dilution des couleurs, tester les mélanges ou réaliser un nuancier.

     

    L’eau :

    Élément indispensable pour peindre à l’aquarelle, l’eau ne doit être ni trop calcaire ni trop acide au risque d’altérer la tenue des couleurs. Choisissez-la de préférence déminéralisée.

    • N'importe quel récipient fera un bon pot à eau, à condition d'être assez grand. Un bol, un ancien pot de confiture, une bouteille d'eau en plastique dont vous avez coupé la tête !

    • Vous pouvez également prévoir deux récipients : l’un pour nettoyer les pinceaux, l’autre d’eau claire pour éclaircir les couleurs.

    • Installez votre plan de travail à proximité d'une source d'eau pour limiter les allers-retours.

     

    Il est important de visualiser votre peinture avant de commencer : vous anticiperez ainsi vos besoins en matériels (gomme à masquer, brosse à dents, éponge, cutter, etc.). Dressez une liste au fur et à mesure de votre réflexion puis disposez les outils à portée de main de votre plan de travail. Cette liste est d’autant plus nécessaire si vous partez peindre en extérieur !


    votre commentaire
  • Les dégradés ou graduations

     

    Dégrader une couleur, c'est l'éclaircir progressivement soit en la diluant, soit en lui ajoutant du blanc ou en la mélangeant à une seconde couleur, ce qui aboutira invariablement, pour cette dernière solution, à l'apparition d'une troisième couleur.

    Le choix d'une de ces méthodes est personnel et dépend aussi du but à atteindre.

     

     

    Dégradés Une Couleur : 

    A l’aide d'un diluant (white spirit ou térébenthine) :

    Il suffit de diluer progressivement une couleur pure avec un diluant de votre choix. La couleur s'éclaircira jusqu'à obtention d'un blanc légèrement coloré.

     

    • Peindre une bande de couleur pure (ici du rouge de cadmium foncé) sur environ un quart de la surface du dégradé.
       
    • Nettoyer le pinceau et trempez le dans le diluant.
    •  Passer le pinceau humide sur la partie inférieure de la bande déjà peinte. 
    • Descendre jusqu'au bas du dégradé en trempant régulièrement le pinceau dans le diluant.

     

     

    Nous remarquerons que la couleur (à gauche) n'a pas changé, seule sa valeur à été modifiée. Nous avons dilué les pigments contenus dans la pâte et avons profité de la couleur (blanche ici) du fond de la toile. Dans ce cas nous nous rapprochons de technique du glacis.

    A droite nous utilisons un mélange de blanc, notre rouge passe alors du rouge au rose, voir ci-dessous.


    A l’aide de peinture blanche :

    Cette technique présente plusieurs inconvénients : le blanc change certaines couleurs lorsqu'il est mélangé à celles-ci : par exemple un rouge deviendra un rose, pas un rouge clair. On dit aussi que le blanc à tendance à griser les couleurs.

    Par ailleurs, le temps de séchage d'une couleur mélangée avec du blanc est augmenté et peu aller jusqu'à 3 ou 4 jours, sauf si vous utilisez du blanc d'argent.

     Enfin le blanc rend le mélange opaque, ce qui n'est pas forcément un défaut.

     

    •  Peindre une bande de couleur pure (ici du bleu de Prusse) sur environ  un quart de la surface du dégradé. 

    •  Sur la palette, mélangez le blanc à la couleur pure. 

    • Peindre une seconde bande à l'aide du mélange, juste en dessous de la première couleur, en fusionnant légèrement les deux bandes.
    •  Peindre  plusieurs  bandes de plus en plus claires, en ajoutant progressivement de plus en plus de blanc à la couleur de base.
    • Pour fondre les couleurs, utilisez un pinceau imprégné de térébenthine ou un pinceau doux.

     

    Comparez bien ce résultat avec celui obtenu précédemment. L'un joue avec la transparence, l'autre avec l'opacité.

     

    Le dégradé de droite a été fusionné avec des pinceaux en poils de martre.

     

     

     

    A noter :
     

    Pour un dégradé plus progressif, peignez des bandes étroites, en couches plus légères, avant d'exécuter les fondus.

     

     

    Dégradé Bicolore :

    Pour obtenir un dégradé parfait, la teinte médiane doit créer une transition naturelle entre les deux couleurs de base. Un dégradé bicolore donne forcément naissance à une troisième couleur intermédiaire, qui ne doit en aucun cas 'trancher' sur les autres couleurs.

    Un dégradé de ce type demande beaucoup de soin, de temps et de précision ainsi que des pinceaux bien propres.

    •  Passer la première zone (ici, rouge de cadmium) . Pour l’étirer plus facilement, trempez la brosse dans de l’essence de térébenthine.

    • Prendre un second pinceau ou bien nettoyer le premier.

    •  Passer la  seconde zone (ici, jaune de cadmium )  en faisant très attention de ne pas déborder sur la première.
    •  Mélanger les deux couleurs sur la palette afin d'obtenir la teinte intermédiaire.
    • Passer cette teinte intermédiaire (ici, un orange) à la frontière des deux premières couleurs pour assurer la transition.

    • Selon l'effet recherché, il est possible d'attendre que les trois zones sèchent légèrement pour éviter une fusion trop importante.

    • Retravaillez perpendiculairement la surface entre la zone médiane et une des couleurs extrêmes à l’aide d’un pinceau doux ou d'un pinceau éventail.

    • Si vous n'avez qu'un seul pinceau, ne pas oublier de le nettoyer fréquemment.

    •  Travaillez maintenant l'autre côté de la zone médiane.

    • Le résultat sera ce magnifique dégradé  tricolore.

     

    Avantages des dégradés :

    • Elles aident le peintre à représenter les passages entre deux zones, par exemple entre la partie éclairée d'un objet et sa partie dans l'ombre.
       
    • Permettent de créer des contours flous sur des objets distants.

     

    Conseils :

    • Utiliser des pinceaux très propres pour éviter de salir les couleurs.
       
    • Les deux bandes extrêmes ne doivent pas forcément être de la même largeur.
       
    • Selon le type de dégradé désiré, il est possible d'utiliser des brosses en poil de porc qui laisseront les marques des poils ou des pinceaux en poil de martre qui permettront d'obtenir des dégradés très subtils.
       
    • Il est possible d'attendre que les trois zones sèchent légèrement pour éviter une fusion trop importante
       
    • Pour un dégradé avec du blanc, bien attendre que les couleurs soient sèches avant d'y peindre dessus pour éviter des craquelures.

    votre commentaire

  • Technique Alla Prima

     

    De par sa matière et sa texture , la peinture à l'huile se prête bien à une exécution permettant de traduire la spontanéité d'une scène. Les marques de pinceaux marqués dans la pâte fraîche apporte une vigueur inégalable. Il est dit d'un artiste utilisant cette technique qu'il «peint dans le frais».

    Alla prima est une expression italienne qui signifie "au premier jet", en une seule scéance en posant les touches FRAIS SUR FRAIS.

     

     

     
    Les résultats diffèrent beaucoup de ceux obtenus en peignant sur une couche sèche : pour éviter que les couleurs ne se salissent l'une l'autre, on applique la peinture sous forme d'empâtement et à coups de pinceau libres.

    On peut peindre ainsi toute une toile ou seulement une partie, ou encore simplement les couches finales en utilisant cette technique.

    Peindre frais sur frais ou dans le frais, c'est superposer ou juxtaposer des couleurs sans attendre qu'elles sèchent. Les couleurs ne se mélangent pas totalement et nous obtenons un effet de "moelleux" ou "brumeux". Les "imperfections" du mélange qui en résulte sont souvent recherchées. 

    Le point essentiel de cette méthode en est sa touche rapide et précise qui donne ce rendu de spontanéité. Il est conseillé d'utiliser une palette réduite pour éviter de se perdre dans les mélanges complexes.

     
     
    Cette méthode demande une grande maîtrise du geste et du pinceau si l'on veut préserver la propreté des couleurs. Elle permet pourtant, également, de les mélanger directement sur la toile, en laissant les couches supérieures s'associer aux sous-couches.

    Pour éviter les hésitations, il est important de bien savoir ce qui doit être saisi dans le sujet, reconnaître rapidement l'essence même du motif.

    Cette technique, qui s'est imposée chez les impressionnistes, consiste à réaliser un tableau en une seule séance, en appliquant les couches les unes sur les autres, ce qui implique certains empâtements.

    Peindre alla prima signifie non seulement peindre dans les frais, mais aussi simplifier les formes, éviter les détails et travailler d'un pinceau libre et vigoureux pour créer des impressions visuelles plutôt que l'exactitude des lignes et des formes.

    Travailler sur une peinture encore fraîche permet de superposer les couleurs ou de les marier afin de créer des tons intermédiaires.

     

    Avantages de la peinture Alla prima :

    • Elle permet  de mélanger  les couleurs directement sur la toile, en laissant les couches supérieures s'associer aux sous-couches
    • Les couleurs ne se mélangent pas totalement et nous obtenons un effet de "moelleux" ou "brumeux".
    • Les marques de pinceaux marqués dans la pâte fraîche apportent une vigueur inégalable.

     

    Conseils :

    • Utiliser des pinceaux en poils de martre qui seront beaucoup plus douxe avec les couches inférieures.
    • L'huile d'oeilette peu être utilisée pour allonger les couleurs avant de les poser sur une toile non sèche.
    • Bien s'entraîner à cette technique qui n'est pas facile à maîtriser.
    • Il est conseillé d'utiliser une palette réduite pour éviter de se perdre dans les mélanges complexes.
    • Pour éviter les hésitations, il est important de bien savoir ce que nous voulons saisir dans le sujet.


    votre commentaire
  • Technique de l'Imprimatura 


     117x92.gif

    Exemple d'imprimatura orange

     

    Il est bien entendu possible de peindre directement sur un fond blanc mais de nombreux artistes préfèrent travailler sur un léger voile de couleurs appelées imprimatura (impression en Français) , afin de disposer d'un ton neutre qui permettra de mieux évaluer les clairs et les obscurs. L'impression colorée adoucie l'éclat éblouissant du blanc de la toile et unifie les éléments du tableau final.

    En général, on choisit un coloris neutre assez discret. Toutefois il est également possible de prendre une couleur complémentaire des nuances dominantes de la composition par exemple : un fond rouge apportera un bel éclat au paysage à dominante verte. Pensez également au fond harmonique : bleu gris pour une marine, rose pour un coucher de soleil.

    Exemple d'imprimatura orange

    Diluer la couleur avec quelques gouttes d'essence térébenthine avant de la poser sur la toile à grands coups de pinceau ou de chiffon. Ce voile de couleurs doit être assez fins pour sécher rapidement et pour que les couches suivantes adhèrent bien au support. Laissez sécher l'impression au moins une journée avant de continuer. Si vous peignez souvent, préparez plusieurs toiles avec des imprimaturas différentes afin de toujours disposer d'un support prêt à peindre quelque soit le sujet.

    Un autre avantage de l'imprimatura  est de vaincre "la peur de la toile blanche", en effet beaucoup de peintres amateurs ou même professionnels éprouvent une angoisse devant la toile blanche, recouvrir celle-ci d'une couleur facilite les premiers pas de l'élaboration d'une toile.

                                                                              

    Il ne faut pas confondre les termes "enduit" et "impression" qui sont  assez souvent utilisés sous le terme générique de "couche d'impression". L'enduit est nécessaires pour préparer la toile à être peinte en facilitant l'accrochage des couleurs qui composeront le tableau en protégeant la toile des agressions de l'huile, de l'humidité et des variations de température.

     

    Avantages des imprimaturas ou impressions :

     

     L'impression  joue un rôle esthétique et est constitué d'une ou de plusieurs couches de couleurs plus ou moins fines. Les couleurs principalement utilisées lors de l'impression sont souvent des ocres jaunes, des roses, des bleus gris, des rouges, des gris, ou des bruns.

    Le choix de cette couleur est très important car, bien que recouverte par les autres couches, sa tonalité sera toujours présente dans l'ensemble de la toile. Il faut éviter d'utiliser des couleurs trop foncées ou trop claires car celles-ci modifient la perception des couleurs que nous allons poser par la suite.

     

              Exemple d'imprimatura ocre

     

    Conseils


    Le choix d'une impression noire limitera les tonalités utilisables par la suite puisqu'il sera impossible de choisir une couleur plus foncé que le fond. Généralement les couleurs choisies seront d'une tonalité moyenne , par exemple :

    • Le blanc pour les sujets en pleine lumière (plein air, paysages ensoleillés)
       
    • l'ocre jaune et les roses pour les lumières chaudes du soir, les carnations dorées, les paysages neigeux (ce qui permettra de tempérer la froideur des blancs)
       
    • le gris clair est idéal pour les demi-teintes et lumières douces (intérieurs, ciels voilés)
       
    • le brun et l'ocre rouge pour les lumières intimistes, les atmosphères chargées (natures mortes sur fond sombre, paysages nocturnes ou d'orages)

    votre commentaire
  •  

    Réalisation d'une peinture au pastel en 6 étapes : Port Racine

     

     

     

    ETAPE 1

    Le choix du sujet

    Le port de pêche est un classique des paysages marins. Ici, il s'agit du port de Saint-Martin, le plus petit port de France au nord du Cotentin.

    Le cadrage a une grande importance et les cordages qui relient les barques renforcent les perspectives et deviennent ainsi l'un des éléments principaux de la composition.

     

    ETAPE 2
     

    L'esquisse

    Réalisation d'une esquisse avec un crayon pastel brun assez dur sur un papier coloré dans les tons bleu-gris.

    Surtout, ne pas négliger cette étape, car la moindre erreur dans la construction du dessin sera irrémédiablement préjudiciable pour le résultat final.

    Par rapport à la photographie, j'ai choisi délibérément d'augmenter l'espace entre la ligne d'horizon et la jetée du port car je trouvais l'ensemble un peu trop écrasé.

     

     

    ETAPE 3

    Les couleurs de fond

    Application des couleurs du fond en larges aplats avec le bord des morceaux de pastel en commençant par les couleurs claires. N'hésitez pas à superposer différents tons en variant l'intensité de l'application. Ici j'ai utilisé 3 bleus de tonalités différentes, un violet assez clair et dublanc dans le ciel.

     

     

    ETAPE 4

    L'estompage

    Une fois les couleurs de fond grossièrement appliquées, j'estompe avec le doigt les couleurs les plus claires en commençant par la partie supérieure du dessin.
    Au besoin je rehausse certaines parties en ajoutant à nouveau de la couleur et en l'estompant plus légèrement.
    Les jetées et l'eau au premier plan ne sont que très légèrement estompés pour conserver de la matière et laisser transparaître les 
    superpositions de couleurs.

     

     

    ETAPE 5

    Les détails

    C'est l'étape la plus longue et la plus minutieuse.
    Les teintes de fond étant en place, j'applique une légère couche de fixatif afin de pouvoir positionner d'autres couches de pastel pour les détails, en particulier sur les bateaux et l'eau, et je renforce les tonalités des ombres avec un bleu assez dense.

     

     

    ETAPE 6

    La finition

    J'augmente certains contrastes en appliquant des couleurs claires et foncées afin donner plus de volume aux embarcations et j'ajoute les dernières petites touches de couleur pour les ultimes détails. Enfin, je peux dessiner les cordages avec un pastel blanc et leurs ombres avec un bleu foncé.

    Le tableau terminé, encadrez-le rapidement pour le protéger.


    votre commentaire