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    Le Pointillisme ou Divisionnisme ou Néo-Impressionnisme (à partir de 1885)

     

         Georges Seurat, Une baignade à Asnières  Georges Seurat, Tour Eiffel  Paul Signac, Palais des Papes Avignon
     
     

    Peintres Pointillistes :

    Albert Dubois-Pillet, Camille Pissarro, Charles Angrand, Dario De Regoyos, Georges Lemmen, Georges Seurat, Henri-Edmond Cross, Léo Gausson, Louis Hayet, Lucien Pissarro, Maximilien Luce, Paul Signac, Théo Van Rysselberghe, Vincent Van Gogh, William Finch, …

     

     

    Le pointillisme (ou néo-impressionnisme ou divisionnisme) est un courant artistique issu du mouvement impressionniste qui consiste à peindre par juxtaposition de petites touches de peinture de couleurs primaires (rouge, bleu et jaune) et de couleurs complémentaires (orange, violet, vert). On perçoit néanmoins des couleurs secondaires, par le mélange optique des six différents tons. Cette technique est née en France à la fin du XIXème siècle, notamment sous l'impulsion de Georges Seurat (1859-1891) puis de Paul Signac (1863 - 1935).

     

    Georges Seurat, Les poseuses Paul Signac, Avant du tub

    Georges Seurat,

    Les poseuses, 1886-1888

    Paul Signac,

    Avant du tub, 1888


     

    À la fin du XIXème siècle, le groupe des impressionnistes voit ses œuvres régulièrement refusées au Salon Officiel et à partir de 1874, ils organisent leurs propres expositions. Le jeune artiste Georges Seurat admire leur technique picturale qui consiste à traduire l'espace et la lumière par la juxtaposition de "petites touches". Il a lu les études sur la lumière des physiciens et de son ami Charles Henry (directeur du laboratoire de physiologie des sensations à l'Ecole pratique des hautes études, commentateur de Léonard de Vinci et de Léon Battista Alberti). Ainsi, en 1890, après une longue et complexe élaboration, il  écrit en tête d'un mémorandum "La pureté de l'élément spectral étant la clef de voûte de ma technique.... ". Il a enfin théorisé sa technique.

     

    Georges Seurat, Une baignade à Asnières
     
    Georges Seurat, Un dimanche après-midi à l'ile de la grande jatte

    Georges Seurat,

    Une baignade à Asnières, 1884

    Georges Seurat, 

    Un dimanche après-midi à l'ile de la grande jatte, 1885


    En 1883, Georges Seurat commence l'étude pour sa première grande composition (201 × 300 cm) qui s'intitule "Une baignade à Asnières". Pour cette étude, il réalise une série de "croquetons" et de dessins (réalisé sur les rives de le Seine). Dans un second temps, dans son atelier, il "décompose" les couleurs de son modèle pour peindre avec ses petits points de couleurs primaires et complémentaires. En 1884, il l'expose à la buvette du Salon des artistes indépendants : le tableau déconcerte mais il retient l'attention de certains jeunes artistes.

    Durant l'été de cette même année, il entreprend la réalisation d'une de ses peintures les plus connues : "Un dimanche après-midi à l'Ile de la Grande Jatte". Pour ce tableau, il réalisa 38 croquis à l'huile et 23 dessins préparatoires. Il exposa cette toile en mai 1886, lors de la huitième et dernière exposition impressionniste. Ce tableau peut être considéré comme l'oeuvre fondatrice du Divisionnisme.

     

    Georges Seurat, La seine à Courbevoie
    Georges Seurat, Le cirque

    Georges Seurat,

    La seine à Courbevoie, 1885

    Georges Seurat,

    Le cirque, 1891

    Georges Seurat , La parade
    Georges Seurat, Tour Eiffel

    Georges Seurat ,

    La parade, 1889

    Georges Seurat, 

    Tour Eiffel, 1889

     

    Replacé dans ce contexte historique effervescent, le Divisionisme de Seurat apparaît au départ davantage comme un prolongement de l'impressionnisme, une variante picturale, ce que Pissarro devait appeler "un impressionnisme scientifique". La technique change, mais les thèmes demeurent ceux des impressionnistes.

    Georges Seurat, dont l'oeuvre artistique personnelle est considérable, devait décéder d'une diphtérie en 1891, à l'âge de seulement 32 ans.

    Paul Signac rebaptisera le Divisionnisme en "Pointillisme", mais dès 1886, l'écrivain et critique d'art Félix Fénéon, qui sera son plus ardent défensuer, lui donne le nom de "Néo-Impressionnisme"

     

    Paul Signac, Femme se coiffant
    Paul Signac, La calanque

    Paul Signac,

    Femme se coiffant, 1892

    Paul Signac,

    La calanque, 1906

    Paul Signac, L'arc en ciel (Venise)
    Paul Signac, Les Andelys la berge

    Paul Signac,

    L'arc en ciel (Venise), 1905

    Paul Signac,

    Les Andelys la berge, 1886

    Paul Signac, Palais des Papes Avignon
    Albert Dubois-Pillet, La Marne à l'aube

    Paul Signac,

    Palais des Papes Avignon, 1900

    Albert Dubois-Pillet,

    La Marne à l'aube, 1888

    Albert Dubois-Pillet, La Seine et les collines à Canteleu
    Albert Dubois-Pillet, Paysage de l'hiver

    Albert Dubois-Pillet,

    La Seine et les collines à Canteleu, 1887

    Albert Dubois-Pillet,

    Paysage de l'hiver, 1889

    Camille Pissarro, Jeune fille à la baguette ou la bergère
    Camille Pissarro, Jeune paysanne à sa toilette

    Camille Pissarro,

    Jeune fille à la baguette ou la bergère, 1880

    Camille Pissarro, 

    Jeune paysanne à sa toilette, 1888

    Camille Pissarro, Le pont Corneille à Rouen, effet du matin
    Camille Pissarro, Quais à Rouen

    Camille Pissarro,

    Le pont Corneille à Rouen, effet du matin, 1896

    Camille Pissarro,

    Quais à Rouen, 1883

     

    Camille Pissarro allait, dès le début, être séduit par le divisionnisme de Seurat, et peindre de 1886 à 1891 à la manière pointilliste, sous une forme personnelle faite de petits traits plutôt que des points, avant de revenir à une facture plus impressionniste, estimant se trouver enfermé dans une peinture trop impersonnelle.

     

    Charles Angrand, Couple dans la rue
    Charles Angrand, La seine à Courbevoie

    Charles Angrand,

    Couple dans la rue, 1887

    Charles Angrand,

    La seine à Courbevoie, 1888

    Darío De Regoyos, La Concha nocturno
    Dario De Regoyos, Les filets

    Darío De Regoyos,

    La Concha nocturno, 1906

    Dario De Regoyos,

    Les filets, 1893

    Henri-Edmond Cross, Canale Ponte Lungo
    Henri-Edmond Cross, La sieste au bord de la mer

    Henri-Edmond Cross,

    Canale Ponte Lungo, 1903-1905

    Henri-Edmond Cross,

    La sieste au bord de la mer, 1903

    Léo Gausson, Le pont des arts
    Léo Gausson, Maison sur le bord de la rivière

    Léo Gausson,

    Le pont des arts, 1890

    Léo Gausson,

    Maison sur le bord de la rivière, 1885-1890

    Louis Hayet, Bord de l'Oise
    Louis Hayet, Nature morte

    Louis Hayet,

    Bord de l'Oise, 1888

    Louis Hayet,

    Nature morte, 1900-1920

    Lucien Pissarro, Les crocus
    Lucien Pissarro, Portrait de Jeanne

    Lucien Pissarro,

    Les crocus, 1891

    Lucien Pissarro,

    Portrait de Jeanne, 1889

    Maximilien Luce, Quai de l'école
    Maximilien Luce, La gare de l'est sous la neige

    Maximilien Luce, 

    Quai de l'école, 1889

    Maximilien Luce,

    La gare de l'est sous la neige, 1917

    Maximilien Luce, Matin
    Maximilien Luce, Portrait de Henri Edmond Cross

    Maximilien Luce,

    Matin, 1890

    Maximilien Luce,

    Portrait de Henri Edmond Cross, 1898

     

    Vincent Van Gogh, à son arrivée à Paris en 1886, s'intéressera aussi aux théories de Georges Seurat et signera plusieurs oeuvres au caractère pointilliste.

     

    Vincent Van Gogh, Intérieur d'un restaurant à Paris
    Vincent Van Gogh, Autoportrait au chapeau de feutre

    Vincent Van Gogh,

    Intérieur d'un restaurant à Paris, 1887

    Vincent Van Gogh,

    Autoportrait au chapeau de feutre, 1887-1888

     

    À partir de 1892, Paul Signac, amateur de voile, se rend régulièrement à Saint-Tropez. Sa touche devient alors intuitive et s’agrandit jusqu’à devenir très large, jouant sur le contraste des couleurs pour porter l’intensité lumineuse à son paroxysme.

     

    Paul Signac, La bouée rouge Paul Signac, Voiles et pins

    Paul Signac,

    La bouée rouge, 1895

    Paul Signac,

    Voiles et pins, 1896

     

    À partir de 1895, Paul Signac "illumine" le néo-impressionnisme avec ses œuvres aux couleurs éclatantes et lumineuses, qui influenceront plus tard les fauves et les expressionnistes, quand celles de Seurat, plus rationnelles, retiendront davantage l’attention des peintres cubistes de par leur clarté scientifique de conception. Le Néo-impressionnisme n’aura constitué, en tant que mouvement, qu’une période transitoire de l’histoire de la peinture, mais son influence est essentielle pour l’évolution de l’art.

    Seul un nombre très restreint d’artistes, comme Paul Signac ou Cross, resteront fidèles au divisionnisme, alors que pour beaucoup d’autres, comme Matisse, Derain, Braque, il constituera une étape vers autre chose.


    Paul Signac, St Tropez, l'orage
    Henri- Edmond Cross, L'air du soir

    Paul Signac,

    St Tropez, L'orage, 1895

    Henri- Edmond Cross,

    L'air du soir, 1893-1894

    Henri Matisse, Luxe, calme et volupté

    Maximilien Luce, Bain de femmes à Saint Tropez

    Henri Matisse,

    Luxe, calme et volupté, 1904-1905

    Maximilien Luce,

    Bain de femmes à Saint Tropez, 1904

     

    Ainsi en 1905, Henri Matisse, après avoir rencontré Signac à Saint-Tropez et Cross au Lavandou, compose "Luxe, calme et volupté", œuvre dans laquelle leur influence est manifeste, autant dans la composition que dans la technique picturale divisionniste.

    C’est le début du fauvisme, la division monotone et régulière des touches de couleurs des néo-impressionnistes va désormais s’étendre à de multiples autres formes, les couleurs vont prendre le dessus sur le souci de représentation.

     

    Théo Van Rysselberghe, Bateaux dans l'estuaire
    Théo Van Rysselberghe, Paul Signac à la barre de son bateau

    Théo Van Rysselberghe,

    Bateaux dans l'estuaire, 1892-1893

    Théo Van Rysselberghe,

    Paul Signac à la barre de son bateau, 1897

    Théo Van Rysselberghe, La lecture par Emile Verhaeren
    Théo Van Rysselberghe, L'entrée du port de Volendam

    Théo Van Rysselberghe,

    La lecture par Emile Verhaeren, 1903

    Théo Van Rysselberghe,

    L'entrée du port de Volendam, 1903

    Théo Van Rysselberghe, Madame Van Rysselberghe et sa fille Elisabeth
    William Finch, Petite route de campagne par la mer du nord

    Théo Van Rysselberghe,

    Madame Van Rysselberghe et sa fille Elisabeth, 1899

    William Finch,

    Petite route de campagne par la mer du nord, 1888

    Georges Lemmen, Plage à Heist
    Henri- Edmond Cross, L'épave

    Georges Lemmen,

    Plage à Heist, 1891

    Henri- Edmond Cross,

    L'épave, 1899

    Les peintres du néo-impressionnisme exposeront régulièrement au Salon des Indépendants. Ce salon se tint pour la première fois en 1884 à l’initiative de quelque 400 artistes mécontents du Salon Officiel, ouvrant ses portes à tous les artistes, sans aucun jury.


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    Le Postimpressionnisme (de 1885 à 1915)

     

    Vincent Van Gogh, Nuit étoilée   Paul Gauguin, Femme à la robe rouge   Henri de Toulouse-Lautrec, Le baiser
     

    Peintres Postimpressionnistes :

    Georges Dufrénoy, Georges Seurat, Henri de Toulouse-Lautrec, Henri Matisse, Paul Cézanne, Paul Gauguin, Pierre Bonnard, Vincent Van Gogh, …

     

    Le postimpressionnisme est un ensemble de courants artistiques qui, durant la période allant approximativement de 1885 à 1915, diverge de l’impressionnisme ou s'oppose à lui (néo-impressionnisme, synthétisme, symbolisme, nabis…).

    Le terme postimpressionnisme est une appellation extrêmement floue, appliquée principalement à Paul Cézanne, Vincent Van Gogh, Paul Gauguin, Henri de Toulouse-Lautrec et Georges Seurat, mais souvent utilisée pour décrire d'autres artistes progressistes qui suivirent la grande décennie de l'impressionnisme (1870-1880), comme Henri Matisse, Pierre Bonnard ou Georges Dufrénoy...

     

    Henri de Toulouse-Lautrec, Le baiser
    Vincent Van Gogh, Nuit étoilée sur le Rhône

    Henri de Toulouse-Lautrec,

    Le baiser, 1892

    Vincent Van Gogh, 

    Nuit étoilée sur le Rhône, 1888

    Paul Gauguin, Arearea - Joyeusetés
    Paul Cézanne, Montagne Sainte-Victoire

    Paul Gauguin,

    Arearea - Joyeusetés, 1892

    Paul Cézanne, 

    Montagne Sainte-Victoire, 1897-1898

    Pierre Bonnard, La loge
    Georges Dufrénoy, Soubise Palace

    Pierre Bonnard,

    La loge, 1908

    Georges Dufrénoy,

    Soubise Palace, 1908

     

    On peut différencier deux sortes de peintures au sein du postimpressionnisme.

    • L'influence de Georges Seurat

    Le tableau intitulé l'Île de la jatte représente la vie du dimanche à l'époque. Les peintres appartenant à ce mouvement font de la vie quotidienne leur sujet principal.

     

    Georges Seurat, Un dimanche d'été à l'Ile de la Jatte
    Georges Seurat, Les poseuses

    Georges Seurat,

    Un dimanche d'été à l'Ile de la Jatte, 1885

    Georges Seurat,

    Les poseuses, 1886-1888

     

    • Le « couple » Paul Gauguin / Vincent Van Gogh

    Van Gogh arrive à Paris en 1886 et découvre alors les peintures impressionnistes. Il se rend compte que cela ne correspondait pas à l'idée qu'il en avait. Il choisit sa technique : beaucoup plus emportée, plus lyrique et plus expressionniste que celles des autres. Son influence est déterminante sur l'évolution de la peinture. On verra apparaître alors la peinture expressionniste allemande. (Les styles de peinture sont issus des styles précédents).

    Paul Gauguin et Vincent Van Gogh sont amenés à vivre ensemble trois semaines à Arles. À ce moment, ils sont endettés, tendus et crispés. Gauguin vend donc quelques-unes de ses toiles à Théo, le frère de Vincent, en échange d'un peu d'argent. Les deux peintres ont des techniques qui les opposent. Pendant que Vincent s'impose d'aller peindre sur le motif (avec toiles et chevalet) quelles que soient les conditions climatiques, Paul, lui, peint de mémoire dans l'atelier.

     

    Henri de Toulouse-Lautrec, A la mie
    Henri de Toulouse-Lautrec, Le salon de la rue des Moulins

    Henri de Toulouse-Lautrec,

    A la mie, 1891

    Henri de Toulouse-Lautrec,

    Le salon de la rue des Moulins, 1894

    Henri Matisse, Les fleurs jaunes
    Paul Cézanne, Nature morte avec des fleurs et des fruits

    Henri Matisse,

    Les fleurs jaunes, 1902

    Paul Cézanne,

    Nature morte avec des fleurs et des fruits, 1890

    Paul Gauguin, Femme à la robe rouge
    Paul Gauguin, Les Alyscamps

    Paul Gauguin, 

    Femme à la robe rouge, 1891

    Paul Gauguin,

    Les Alyscamps, 1888

    Paul Gauguin, Pêcheuses Tahitiennes
    Paul Gauguin, Trois jeunes Bretonnes dansant la gavotte

    Paul Gauguin,

    Pêcheuses Tahitiennes, 1891

    Paul Gauguin,

    Trois jeunes Bretonnes dansant la gavotte, 1888

    Pierre Bonnard, Nu à contre-jour
    Pierre Bonnard, Les trois ages

    Pierre Bonnard,

    Nu à contre-jour, 1908

    Pierre Bonnard,

    Les trois ages, 1893

    Paul Cézanne, Moulin sur la Couleuvre près de Pontoise
    Vincent Van Gogh, Les arènes d'Arles

    Paul Cézanne, 

    Moulin sur la Couleuvre près de Pontoise, 1881

    Vincent Van Gogh,

    Les arènes d'Arles, 1888

    Vincent Van Gogh, Autoportrait au chapeau de paille
    Vincent Van Gogh, Le portrait de Joseph Roulin

    Vincent Van Gogh,

    Autoportrait au chapeau de paille, 1887

    Vincent Van Gogh,

    Le portrait de Joseph Roulin, 1889

    Vincent Van Gogh, Les buveurs
    Vincent Van Gogh, Moulin de la galette

    Vincent Van Gogh,

    Les buveurs, 1890

    Vincent Van Gogh,

    Moulin de la galette, 1886

    Vincent Van Gogh, Les tournesols
    Vincent Van Gogh, Autoportrait en bonze

    Vincent Van Gogh,

    Les tournesols, 1889

    Vincent Van Gogh,

    Autoportrait en bonze, 1888


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